Eglise Notre Dame des Nations,
L'église Notre Dame des Pauvres se trouve au cœur de la ville nouvelle de Surville, au pied du château d'eau.
Récemment rénovée, elle a été rebaptisée Notre Dame des Nations.
C'est une petite église adossée aux barres d'immeubles de Surville. Des tags et des vitres brisées donnent à l'édifice un air d'abandon. Alors, les paroissiens ont l'idée d'interpeler la mairie de Montereau qui se saisit du problème. Puis une réunion est organisée avec différents partenaires dont l'équipe spécialisée de l'ADSEA 77 ainsi que l'Association Art en Ciel d'Hassan el Groua. Dans le cours du débat, Monder Ahouaddi, chef de service ADSEA 77, lance l'idée d'un chantier éducatif avec comme support la création d'une fresque. D'emblée, Madame Isabelle Pestoury, responsable du service dédié à la réussite éducative de la ville de Montereau répond positivement à la proposition. Elle assurera dès lors avec conviction la coordination et l'intendance de cette action. Il faut dire qu'en arrière plan de ce projet de partenariat, une délégation emmenée par le curé de la paroisse est allée discuter avec le représentant de l'imam de la mosquée de Montereau. De leurs échanges sortira une pensée pacificatrice forte et partagée : les lieux de culte doivent être respectés.
Proposer à des jeunes un projet de ravalement d'église afin d'y peindre une fresque peut paraître quelque peu surréaliste. Sans compter les questions relatives à la laïcité ou au fait religieux... En réalité, l'idée qui rassemble tout ce petit monde, qu'ils soient habitants de Surville de différentes origines, secteurs institutionnels de tous bords ou intervenats sociaux, c'est tout simplement de produire du bien vivre ensemble. Au travers de cette réhabilitation, c'est une place et même un quartier qu'on réhabilite. Entendons nous bien, l'œuvre qui va être peinte est une œuvre sociale. D'ailleurs, les paroissiens l'ont bien compris, ils ont,à l'unanimité, rebaptisé l'église pendant le chantier qui devient "Notre Dame des Nations" après s'être appelée, pendant des années "Notre Dame des Pauvres".
Durant une quinzaine de jours, un melting-pot de jeunes inscrits dés le départ auquel est venu s'ajouter un nombre significatif de "non inscrits" ont œuvré à cette grande fresque humaine. Elle représente un vieil homme tenant dans ses mains un grand livre dont les feuilles se détachent dans le vent. Sur chacune de ces feuilles est inscrit le mot paix dans toutes les langues parlées dans le secteur. Chacun y allant de sa proposition, qu'il soit artiste d'un moment ou simple passant. La fresque s'étend sur une bonne partie du bâtiment, elle montre la transformation progressive des feuilles du grand livre en colombes... En contrepoint de ce motif porteur d'un message d'universalité, on peut admirer toutes sortes d'expressions singulières ; l'un a peint son chien de compagnie, l'autre un lapin style pop art, un autre un membre de sa famille. Ici une fleur ou un papillon de paradis, là quelque chose qui échappe, comme une abstraction... Une aventure simple et extraordinaire que vient imager un motif d'une apparente naîveté.
extrait de l'éditorial de Jean-Michel TAVAN
dans
le numéro 191 - Mai 2010 du mensuel A.D.S.E.A.77
Association
Départementale de Sauvegarde de l'Enfance et de l'Adolescence
en
Seine et Marne
Les photos sont extraites du journal internet de Jean Marie Albouy-Guidicelli.
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